Selon la définition donnée par la loi de modernisation de l’économie (LME – 2008) la France comptait à la fin 2016 environ 4 millions d’entreprises dans le secteur marchand non agricole.
Celle-ci se répartissent entre d’une part quelques centaines de grandes entreprises et quelques six mille entreprises de taille intermédiaire (ETI) ; et d’autre part 135 000 PME (moins de 250 salariés et moins de 50 M€ de CA) et 3,9 millions de microentreprises.
Le taux de concentration des grandes entreprises et des ETI est particulièrement marqué dans l’industrie, les activités financières et d’assurance et la communication, à l’inverse les autres activités de services et tertiaires, la construction et le commerce connaissent des situations beaucoup plus équilibrées en matière de taille d’entreprise, et même une prééminence des plus petites d’entre elles dans le cas du secteur de la construction notamment. L’intensité capitalistique que réclament certaines activités peut expliquer ces différences entre les secteurs.
Si les deux sous-ensemble d’entreprises regroupent à peu près le même nombre de salariés le différentiel est beaucoup plus aigu en ce qui concerne la valeur ajoutée et les exportations : ETI et grandes entreprises y contribuent à hauteur respectivement de 57 % et 86 % du total national. Néanmoins près d’un tiers des PME exporte et le taux d’export croît avec la taille de l’entreprise.
Le taux de marge brute évolue également avec la taille de l’entreprise (en excluant le cas spécifique des microentreprises) : de 20 % pour les PME, 25 % pour les ETI à 26 % pour les grandes entreprises.
Dynamisme des PME
En 2018 les créations d’entreprises ont atteint un nouveau record, avec 691 000 entreprises créées soit 17 % de plus qu’en 2017. Ce dynamisme est notamment porté par le succès du régime du micro-entrepreneur. Pour ce qui est des créations d’entreprises classiques on constate le recul de la SARL au profit de la SAS jugée plus flexible. On pourrait ajouter les records atteints en France par le capital-investissement qui facilite l’innovation et la prise de risque.
Au titre des faits majeurs faut noter la baisse régulière de la sinistralité des PME et ETI et la croissance du chiffre d’affaires des PME en 2018 pour la troisième année consécutive (+5%). En revanche le taux de marge des PME s’inscrit en repli par rapport à 2017 dans tous les secteurs et pour tout type de PME. La rentabilité économique diminue aussi, tout en restant à niveau élevé.
Des études menées d’ETI et de PME décrivent une situation marquée par l’optimisme de leurs dirigeants. 55 % des dirigeants de PME et ETI placent « la motivation des équipes » et 48 % « l’organisation interne » comme les deux premiers leviers de performance, et ce avant les critères financiers.
Les PME contribuent au dynamisme de l’économie locale et à la qualité du tissu social. Plus des deux tiers d’entre elles ont recruté dans les six derniers mois.
Un challenge de croissance et de professionnalisation
Les PME françaises ont rendez-vous avec l’histoire économique. Bénéficiant d’une image positive auprès de l’opinion, souvent perçues comme permettant des relations de travail apaisés, elles peuvent compter sur leur réactivité et l’implication de leurs équipes dirigeantes et salariés.
Elle doivent faire face au challenge de la professionnalisation, c’est-à-dire accepter de structurer des pratiques d’entreprises sans perdre flexibilité et qualité de vie au travail.
Elles ont à faire preuve de créativité et d’audace pour faire face à des coûts d’exercice de leur activité généralement élevés. Les relais de croissance sont à trouver dans de nouveaux canaux de distribution, à l’export, et par des modes d’organisation qui allègent leur fonctionnement.
Sources : INSEE, Banque de France, BPI, Les Echos